La St-Valentin 2017

Roxane Thériault

Célébration en l’honneur des femmes autochtones disparues et assassinées

Ce 14 février marque la 8e célébration annuelle de l’amour et de la vie des femmes autochtones disparues et assassinées. Au programme : une mobilisation éclair à la place principale du Complexe Desjardins suivie d’un repas communautaire au Centre d’amitié autochtone de Montréal, situé à l’angle des rues Ontario et St-Laurent.

Mobilisation éclair à la place principale du Complexe Desjardins

Vers 17 h 30 se déploie en un silence solennel, souvent en doubles rangées autour de la fontaine, une centaine de femmes et d’hommes marqués à la poitrine d’énormes cœurs roses assez larges pour nommer plus d’une victime – elles sont plus de 1 200-. À ces témoins se joignent des organismes de défense de femmes racisées et genrées.

S’unissent à cette manifestation les voix autochtones harmonieuses et fières de trois jeunes femmes du groupe Odaya (fruit du cœur) rythmées avec le tambour, de Josée Tremblay et de deux spectateurs. Quoiqu’empreintes de tristesse, leurs paroles traduisent la résilience de tout un peuple. En conclusion, la maîtresse de cérémonie remercie les spectateurs et invite toutes les personnes présentes à venir partager un repas communautaire au Centre d’amitié autochtone.

Centre d’amitié autochtone

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Photo : Centre de lutte contre l’oppression des genres

Accueillies par les animatrices de la soirée – Viviane Michel de Femmes autochtones du Québec et Chelsea Obo de Missing Justice, une soixantaine de personnes recueillies écoutent les joueurs du gros tambour dont la voix percutante se fusionne avec les battements de leur instrument et vibrent à la mémoire des femmes autochtones disparues et assassinées. Josée Tremblay, métisse algonquine, raconte ensuite en chanson sa propre expérience.

Les agapes terminées, des femmes fortes et inspirantes rappellent que beaucoup reste à faire pour rendre justice aux femmes autochtones et à de nombreuses autres issues de diverses communautés :

Nakuset du Centre d’hébergement des femmes autochtones insiste avec émotion sur « l’urgence de créer une procédure comme suite de la disparition d’une Autochtone », tandis que Nancy de Missing Justice exprime dans un poème de sa composition l’aspiration à la guérison et la résilience des femmes autochtones et des femmes noires.

Agnes Calgo du groupe de défense des femmes philippines immigrantes explique la vulnérabilité de ces femmes « souvent embauchées comme aide-ménagères, par le fait qu’elles demeurent sous le même toit que leurs employeurs et donc plus sujettes à l’exploitation ». De son côté, Coline Bellefleur de l’Association canadienne des avocats musulmans dénonce « les gestes haineux et méprisants (crachats, coups de pied) ainsi que la violence médiatique dont les musulmanes sont victimes ».

Cette 8e célébration chante la mémoire des femmes autochtones disparues et assassinées. Elle permet également de s’élever contre la violence systémique faite aux femmes autochtones ainsi que l’oppression raciale et genrée que vivent aussi les femmes d’autres communautés.

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