Quand militantisme rime avec confinement …
La crise sanitaire causée par la COVID-19 change nos habitudes. Ces changements ont des impacts dans toutes les sphères de nos vies. Le militantisme, lui aussi, se réalise avec des nouvelles façons de faire. Un rappel s’impose : en 2020, les féministes célèbrent la cinquième action de la Marche mondiale des femmes. Cet événement, qui est organisé tous les cinq ans, est un rendez-vous important : les personnes qui œuvrent de diverses manières pour améliorer le quotidien des populations féminines montent au créneau. De la pauvreté des femmes à la violence en passant par la représentativité féminine sur la scène publique, nombreux sont les sujets débattus dans ce cadre-là. Et d’ailleurs, en cette période de confinement, une fois de plus, des voix s’élèvent pour tirer la sonnette d’alarme sur les réalités spécifiques aux femmes.
En effet, ces faits rappellent la nécessité d’adopter une analyse différenciée selon les sexes. Depuis longtemps, plusieurs organisations féministes adoptent cette pratique quand vient le temps d’aborder des réflexions sur les populations féminines. De quelle manière le confinement influence-t-il les actions militantes ?
Des femmes mobilisées et confinées
En tant que féministe, je m’implique pour participer à la Marche mondiale des femmes depuis la première édition. Pendant le confinement, j’observe avec une grande attention le déroulement de la Marche mondiale des femmes. À titre de rappel, la Marche mondiale des femmes a lieu du 8 mars au 17 octobre 2020. Donc, l’édition de cette année était lancée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.
En fait, les technologies de l’information s’invitent de façon plus prononcée dans les actions militantes. Contrairement aux autres éditions, cette fois-ci, les rencontres et les actions sont virtuelles.
Personnellement, j’avais l’habitude de sortir pour rencontrer des militantes. J’assistais aux réunions visant à agir pour telle ou telle cause. Maintenant, avec la distanciation sociale, c’est l’ordinateur qui m’informe et me met en contact avec des militantes.
En tout cas, l’application « Zoom » vient mettre un « zoom » sur des faits auxquels je ne pensais pas.
Une chose est sûre, les habiletés développées pour « réactualiser » le militantisme serviront désormais en tout temps. Lors de la première édition de la Marche mondiale des femmes et des autres rencontres, je pensais plus aux problématiques défendues qu’au procédé utilisé pour se réunir. Désormais, les réunions virtuelles ont apporté du nouveau, diversifiant ainsi les options au moment de préparer des actions…
S’impliquer pour combattre le patriarcat
Dans mon confinement, je ne cesse de constater les nouvelles alliances entre le militantisme et les technologies de l’information. Pour moi, les thématiques qui éveillaient ma fibre militante au début de la mobilisation planétaire mentionnées précédemment demeurent d’actualité. Je suis convaincue que nous, les femmes immigrées, devons participer aux actions militantes pour combattre le patriarcat.
On entend régulièrement parler d’une action : celle de briser l’isolement des femmes immigrées. Et c’est un constat réel : nombreuses sont les nouvelles arrivantes qui restent replier sur elles-mêmes. Parmi les causes de cette situation, la culture d’origine est souvent évoquée pour expliquer ce mode de vie.
En définitive, le lavage des mains, les masques et les longues files devant les lieux publics et le télétravail rappellent le confinement. Pour ma part, 2020, qui est une année pour souligner la Marche mondiale des femmes, aiguise aussi les réflexions sur la pratique des actions militantes. Je parle de la présence virtuelle ou physique…
Ne l’oublions pas : en 2020 nous célébrons la cinquième Edition de la Marche mondiale des femmes…
Née en République du Congo, Ghislaine Sathoud est établie au Canada depuis 1996. Elle détient une maîtrise en relation internationale faite en France, une maitrise en science politique complétée au Canada ainsi qu’un certificat en criminologie effectué à Montréal. Elle s’implique dans le mouvement québécois des femmes comme travailleuse, militante et bénévole depuis plus de deux décennies.