À chacune son printemps

Marie Langagée

Ces textes sont les fruits disparates et spontanés d’un atelier d’écriture collective autour du thème du printemps. Vous trouverez dans le désordre les mots de Karine Gravel, Catherine Paquet, Francine Quesnel et Nicole Poirier.

Le voilà enfin !

Telle une vague de bonheur
Il vient colorer notre humeur
Le vert prend place
Le blanc s’efface
Le ciel animé par la migration
Le soleil fait apparaître les bourgeons
La rivière inonde les berges
Les érables nous donnent la sève
C’est la saison de l’amour
Mon cœur, un tambour

***

Le printemps des solitaires

L’hiver ça donne une raison de rester à la maison
L’hiver c’est normal d’être toute seule
Quand je suis chez moi,
Le froid me donne une raison de ne pas sortir

Le printemps fait peur
Je vais devoir voir les gens
Tout le monde est souriant
Pis moi, encore juste mes petites affaires
Jaser avec mon chat
Lui répond aux pigeons

Le printemps les gens sont contents
je vois les mamans et leurs enfants
Pis moi, je reste toute seule

Toute seule au soleil

***

L’odeur du printemps pour moi c’est le dégel ; un paquet de cochonneries sur les trottoirs, les botchs de cigarettes qui jaillissent au raz les bancs de neiges, soudainement gris. Le tout, sous un soleil spotlight qui ravive le teint, du même élan les plantes.

Le printemps, pour bien des gens, c’est l’espoir et le renouveau. Pour les âmes qui ont du mal avec l’hiver comme moi, c’est un peu aussi de tirer les rideaux et d’aveugler les yeux habitués à la noirceur. Le printemps m’éblouit avant de me réveiller. Au fil des jours, il me grimpe dessus, me rentre dans la peau et c’est tranquillement, très tranquillement, qu’il me sort de la torpeur.

L’affaire c’est que le printemps – comme l’hiver – n’arrive jamais au même moment. C’est le champion des faux espoirs, des « faire semblant », avec ses petits éclats d’été parsemés de bordées surprises, de pluies avides. En avril, ne te découvre pas d’un fil, mais le manteau d’hiver est trop chaud, pis celui d’automne est trop froid. Le printemps est inconstant, pas fiable et soupe au lait. Comme une amie funky qui se pointe toujours sans aviser et qui part sans dire « bye », mais qu’on aime dont, qui amène tant de vie.

Les journées rallongent, le soleil retrouve son chemin jusqu’au plexus. Moi aussi, je dégèle. Je sors mes grosses poubelles, mes crottes sur le cœur. C’est le ménage du printemps, comme elles disent.

Il faudrait pas oublier de cleaner la ville, de repenser quoi faire de tout cet espace que la neige nous rend, que la chaleur libère. C’est l’heure de réorganiser nos armoires, nos parcs et nos sociétés. Moi je dis : il ne faut surtout pas oublier de faire le ménage du parlement.

***

J’ai le goût de dire Doux printemps quand deviendras-tu ? Finalement, je constate qu’il est peut-être arrivé. Il y a un dicton qui dit, en avril ne te découvre pas d’un fil, mais j’ai quand même commencé à porter des vêtements plus légers.

J’ai dû faire un grand nettoyage de mes vitres extérieures pour pouvoir apprécier la luminosité qui annonce enfin la nouvelle saison, surtout avec le changement d’heure. Bientôt, je vais pouvoir installer mes accessoires sur mon balcon.

C’est tellement agréable d’entendre les petits oiseaux chanter et surtout les voir venir se poser sur les branches de l’arbre qui est à ma fenêtre. J’apprécie chaque moment passé dehors après un long hiver, surtout un peu en confinement. J’adore regarder la nature reverdir, les fleurs s’épanouir.

Ça me fait revivre!

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