La Monstrueuse et la Monstresse

À l’occasion d’un atelier d’écriture collective spécial Haloween, les femmes de La Marie Debout ont exploré le thème de la peur. Elle ont été amené à donner chair à leurs peurs en les rendant Monstresse. Allez à la rencontre de deux de ces entités…

La Monstrueuse

Au sortir de la pandémie, une monstrueuse entité a vu le jour et s’étend subrepticement à vitesse grand V.

Elle se nourrit de multiples théories de complots, de propos de nombreux politiciens sans scrupules, de violents affronts, de gestes belliqueux et de la peur croissante et envahissante des êtres  humains.

Elle s’intoxique d’activités criminelles telles que l’argent blanchi, le trafic humain, la vente de drogues, le racisme systémique, les guerres sans raison…

Le mal s’infiltre comme une matière dégoulinante dans tous les secteurs de la société. Chaque personne le vit à sa façon, mais le « Mal-Aise » ou le Mal-Être est généralisé.

Que faire pour combattre cette « monstruosinusité » ?

Injecter une dose massive de bons sens et de compassion à ce terrible virus ! Sera-t-il seulement à l’écoute ?

Texte collectif

MONSTRESSE

Je sors ou je ne sors pas ? Importante question parce que je me demande si je vais retrouver ma maison.

Je sors pour aller dans un endroit précis, je m’inquiète. Est-ce que je vais du côté gauche ou du côté droit ?

Aucun sens de l’orientation; c’est toujours une angoisse.

Chaque fois que je vais à l’épicerie, après plusieurs hésitations, la panique commence. J’ai peur de déplacer des articles sur les tablettes, peur de m’exposer à des commentaires négatifs, peur du jugement des autres clients. Dans mon stress, je crains de faire des achats dont je n’ai pas besoin.

Tout se bouscule dans ma tête. Je me rends compte que ma monstresse intérieure prend le contrôle de mon quotidien, gère toutes mes actions, toutes mes émotions. Comment la faire disparaitre ?

Ma nouvelle philosophie, c’est de lui faire face et de me dire que cette monstresse n’aura pas le dessus sur moi, à partir du moment présent. Alors, j’enfile mon manteau, mes bottes et mes gants et je vais à l’épicerie.

Je vais lui dire que c’est moi la gagnante aujourd’hui, elle ne m’atteindra pas. Je suis intouchable !

Texte collectif