« L’érotisme et le vieil âge », documentaire signé Fernand Dansereau

Noëlla Thomas

Lors de son café-brioche du 15 février 2018, La Marie Debout invitait les femmes à visionner le documentaire signé Fernand Dansereau, L’érotisme et le vieil âge, présentation courageuse du sujet traité puisque l’auteur fonce dans les tabous qui avaient la couenne dure!

Dans un souci de nous renseigner sur des idées neuves qui circulent encore très discrètement, qui en sont à leur « jeune balbutiement », La Marie Debout fait preuve d’ouverture sur un sujet qui, en certain milieu, serait considéré interdit. Ça nous amène à élargir nos horizons dans l’acceptabilité et dans la compréhension de pratiques érotiques qui ne sont apparemment pas si courantes et pourtant tellement normales.

Qu’on se souvienne, tout juste derrière nous, de la trace indélébile du regard judéo-chrétien collé dans l’inconscient collectif. Tout ce qui se rapportait au sexe et au plaisir qui lui était relié faisaient objet de péché mortel. Il y avait urgence de s’en confesser honteusement.

Dansereau vient également « désencroûter » les vieilles idées reçues. Une fois qu’une femme avait accouché plus souvent qu’à son tour et que la ménopause avait sonné le diktat de « mission accomplie », elle ne servait plus à rien! Et plus souvent qu’autrement, elle n’avait pas eu le bonheur de savourer « l’extase », ce faisant. Il oppose à ceci la pérennité du plaisir sensuel érotisé.

C’est sans surprise qu’on entend Janette Bertrand faire l’éloge du « très beau don à l’autre de son corps vieilli dans la tendresse voluptueuse, dans la lenteur, pour une fois qu’on peut prendre son temps! »

Le conjoint de Louise Portal abonde en quelque sorte, dans le même sens. Tant dans la cinquantaine que dans la soixantaine, il découvre le paysagement féminin. Un beau jour, il lui a « défendu » de lui imposer la vision qu’elle avait d’elle-même, vieillissante, parce que contrairement à elle, il la trouvait belle, toujours désirable et prenait beaucoup de plaisir à la toucher, à la caresser. Son corps était toujours invitant, bien que différent.

Dans le documentaire, un couple dit être à l’âge de la braise et non de la flamme. La partenaire avance aimer beaucoup se faire emparer par son homme. D’autres admettent entretenir le désir même si la mécanique ne répond pas mais que cela n’empêche pas de compter des buts! La masturbation réciproque fait partie de la pratique chez certains. Une dame seule soulignait ne pas être dans l’urgence du couple. Elle s’assume sexuellement et trouve pleine satisfaction dans la masturbation.

Ce qui ressort principalement dans l’œuvre de Dansereau, c’est une grande ouverture d’esprit face à la sexualité qui gagne en intensité tant dans le concept que dans la pratique, chez les personnes âgées et ce, en toute absence de culpabilité.

Il n’y a peut-être pas lieu de s’en étonner outre mesure, du fait que cette « étude » couvre la tranche d’âge grosso modo des baby-boomers. Nous n’en sommes pas à une révolution près! L’ère de la noirceur duplessiste date déjà de quelques décennies… et du même coup, nous épargne du pouvoir écrasant du clergé. « Les chats partis, les souris dansent. »

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