Petit coup d’oeil sur l’intersectionnalité

Anne-Lya Dorrielan

Dans le cadre de mon passage à La Marie Debout, j’ai eu l’occasion d’acquérir plusieurs nouvelles connaissances. J’ai aussi pu nourrir et amplifier mon esprit féministe.

La réalité de La Marie Debout est que l’on y retrouve toutes sortes de femmes venant de différents milieux et ayant un bagage qui leur est unique. Ceci étant dit, en tant que stagiaire-intervenante, j’ai été amenée à intervenir avec une variété de femmes. En intervention féministe, nous travaillons de façon à ce que les femmes reprennent du pouvoir sur elles-mêmes ainsi que sur leur environnement.

De ce fait, notre approche avec les femmes doit tenir compte du vécu et des conditions de chacune. Dans le cadre d’un projet de recherche portant sur mon épreuve finale de programme (Techniques de travail social), j’ai eu la chance de réfléchir sur cette approche qui, depuis récemment, fait l’objet de discussion au sein du mouvement féministe québécois. On l’appelle, l’approche intersectionnelle.

L’approche intersectionnelle fait son apparition au 19e siècle. Elle débute avec les femmes afro-américaines qui jugeaient que le mouvement féministe n’incluait pas toutes les femmes. Le féminisme de ce temps ne s’adressait qu’aux « middle class white ladies », ce qui excluait les besoins de toutes les femmes, entre autres, les femmes de couleur, les transgenres, les lesbiennes, les femmes âgées, les femmes avec des troubles de santé mentale, etc. Cette approche est beaucoup plus développée dans le Canada anglais et aux États-Unis.

L’approche intersectionelle, est une lunette d’analyse : « It’s a type of feminism that looks at how women from different backgrounds experience oppressions »*. Pour appliquer cette approche, il y a 3 étapes importantes. D’abord, il faut reconnaître ses privilèges.

*Traduction libre : C’est un type de féminisme qui tient compte des différentes expériences d’oppression vécues par les femmes. Par exemple : « en tant que femme blanche de classe moyenne et hétérosexuelle, quels sont mes privilèges par rapport à une femme maghrébine, monoparentale, et sans emploi dans la société québécoise ». L’idée est de comprendre que certaines sont plus avantagées que d’autres, ce qui fait en sorte que chacune ne fait pas face aux mêmes oppressions et ne vit pas les expériences de la même façon. Prenons par exemple l’équité salariale : la perspective non intersectionelle serait : les femmes ne gagnent que 76 sous sur tous les dollars que gagne l’homme. La perspective intersectionelle serait : la femme blanche gagne en moyenne 76 sous sur tous les dollars que gagne l’homme alors que la femme noire ne gagne que 68 sous et la femme latina n’en gagne que 54.

Ensuite, il faut prendre connaissance du vécu des femmes qui n’ont pas accès à certains privilèges, dans le but d’être conscientisées.

Finalement, en atteignant ces objectifs, nous arrivons au dernier objectif qui est de représenter, défendre et soutenir celles qui n’ont pas accès à certains privilèges, dans le but d’atteindre un réel « NOUS FEMMES » et d’être inclusive envers toutes.

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