À la rencontre de… Mariette M.

La Marie Debout

5 QUESTIONS
ET UN PORTRAIT
 
Portrait de Mariette

LMD. – Si tu avais à faire ton portrait en quelques mots, quel serait-il?

MARIETTE. – J’étais l’aînée d’une famille de 12, on était 7 filles et 5 garçons. Mon père était souvent parti, ma mère était toute seule avec les enfants, alors en étant l’aînée de la famille, j’épaulais ma mère. J’ai appris très vite à me débrouiller.

Aujourd’hui, j’ai 78 ans. J’ai travaillé comme préposée aux bénéficiaires, j’ai fait du service domestique, du soutien à domicile aussi. J’ai fait différents métiers dans ma vie. Je me suis toujours pas mal impliquée. Ma vie c’est aussi des hauts et des bas. J’ai eu des chocs dans ma vie, le décès de mon frère, de ma mère, quand je me suis divorcée aussi ça m’a donné un coup, mais c’est la vie. Je suis une femme qui doit bouger.

LMD. – Qu’est-ce qui t’a amenée à franchir la porte de La Marie Debout une première fois?

MARIETTE. – J’étais impliquée à la Cuisine collective Hochelaga-Maisonneuve, puis il y avait une participante des cuisines qui m’a dit « Mariette ça te tenterait de venir avec moi à La Marie Debout? » Elle y allait déjà souvent. C’est comme ça que j’ai connu La Marie Debout. Ça doit faire 5 ans au moins que je suis membre.

J’ai aimé ça parce qu’il y avait de la vie et c’était social. J’ai rencontré de nouvelles femmes. Il y avait toutes sortes d’ateliers, de la bonne bouffe, des partys… J’ai bien aimé ça.

LMD. – Qu’est-ce qui occupe ton corps et ton esprit en ce moment?

MARIETTE. – En ce moment, je suis en réflexion. Mes deux garçons habitaient plus proche avant et on se voyait souvent. Mon plus vieux reste à Longueuil, il s’est fait une blonde. Il est en amour par-dessus la tête, je pense qu’il n’a jamais vraiment aimé comme ça. Avant, il venait souvent manger à la maison, mais là c’est différent. Il doit porter un masque, il ne reste pas longtemps. Il fait très attention à tout ça. Mon plus jeune s’est acheté une petite maison dans le bois. Il est avec son chien là-bas. Sa vie est là maintenant. On s’appelle souvent par contre, mais c’est pas pareil. Avec la pandémie qui est là, je m’aperçois que j’en ai perdu un peu.

Aussi, pour faire mes commissions par exemple, je les fais toujours à pied et je trouve ça plus dur. Mes garçons m’encouragent de plus en plus à commencer à chercher une résidence pour de ne pas attendre à la dernière minute quand je ne serai plus capable. Mais, dans mon petit appartement, c’est moi qui a fait la peinture, mis les plantes et tout, et je me sens très bien ici. J’hésite parce que je serais peut-être moins autonome dans une résidence de faire ma popotte, mon ménage et tout ça. Mais aujourd’hui, il y a quand même tellement des bonnes résidences, différents modèles. C’est une de mes préoccupations en ce moment.

LMD. – Quels rêves caresses-tu pour le futur?

MARIETTE. – Je remercie le bon Dieu à tous les matins. Je me lève et je dis « Merci, Seigneur, que je sois comme je suis présentement! » Je suis capable de m’occuper de moi-même, je suis capable de faire mes affaires sans demander rien à personne. Avec la pandémie, j’ai demandé d’avoir des plats congelés et tout ça, mais sinon je fais mes affaires. Je demande au Seigneur de me donner de la force et du courage comme j’ai en ce moment, pour toujours rester lucide et avoir mon autonomie.

Je souhaite aussi que mes deux garçons soient toujours heureux. Je souhaite de les voir heureux, qu’ils aiment leur travail, et de garder un bon contact avec eux. Quand ils sont heureux, je suis heureuse moi aussi. Puis, pouvoir rester entourée de mes frères, de mes soeurs, de me faire gâter, puis si je suis capable, de les gâter encore aussi.

LMD. – Comment inviterais-tu d’autres femmes du quartier à découvrir La Marie Debout?

MARIETTE. – Il y a une femme à mon église à qui j’ai parlé de La Marie Debout. Elle est déjà toute enchantée. Je lui ai donné les documents. Je lui ai dit « T’sais, il y a une organisation dans Hochelaga-Maisonneuve, où il y a des réunions sur les femmes, c’est pour les femmes seules, il y a toujours des nouveaux visages et c’est bien près de nous, les femmes, ça nous apporte beaucoup. » Juste en lui disant ça, je sentais que ça l’intéressait. Donc, je vous amène une nouvelle prospecte bientôt! Je vous fais de la pub!

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