À la rencontre de… Marilène B.

La Marie Debout

5 QUESTIONS
ET UN PORTRAIT ✨ DE NOTRE ÉQUIPE
 
Portrait de Marilène

LMD. – Si tu avais à faire ton portrait en quelques mots, quel serait-il?

MARILÈNE. – Alors… bonjour je m’appelle Marilène, j’ai 33 ans et je suis travailleuse à La Marie Debout. Je dirais de moi que je suis une écoféministe et une grande amie des animaux. Je vis avec mon petit zoo composé de Mowgli, mon gros chat rayé, et de ma belle Vivi, une chienne de 2 ans. Les femmes qui fréquentent La Marie Debout pourraient en témoigner, je parle souvent de mes animaux comme s’ils étaient mes enfants. Hahaha! Je porte souvent aussi des vêtements ou des boucles d’oreilles avec des motifs d’animaux. J’ai un petit fétichisme pour les boucles d’oreilles, je l’avoue!

J’aime beaucoup voyager et je suis une personne curieuse. J’ai habité dans différents pays : en France, en Angleterre, au Nicaragua… J’aime sortir de ma zone de confort aussi. Par exemple, l’année dernière, je me suis lancée dans l’apprentissage de la langue arabe. La pandémie a pas mal calmé mes ardeurs, alors que je ne peux plus assister à des cours en personne, mais je compte bien m’y remettre dès que ce sera possible. J’ai aussi décidé, cet hiver, d’apprendre à jouer du piano. Pourquoi pas!? Sinon, je viens d’un village qui s’appelle Coteau-du-Lac qui se situe à une heure de route de Montréal environ, mais ça fait plus d’une dizaine d’années que je vis ici. J’adore le jardinage et le plein air, mais j’ai vraiment besoin de vivre en ville entourée de vie culturelle, de diversité, de commerces de proximité et j’en passe. C’est sûr qu’en ce moment ça me manque beaucoup tout ça, mais ça va revenir. On lâche pas!

LMD. – Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire partie de l’équipe de La Marie Debout?

MARILÈNE. – C’est drôle, il y a comme un long parcours qui m’a amenée à La Marie Debout on dirait! Je m’explique. Comme je disais tout à l’heure, j’ai vécu au Nicaragua, en Amérique centrale. J’ai fait un stage dans une organisation féministe et paysanne du nord du pays : la Fundacion entre mujeres (Fondation entre femmes). Ça a été une expérience marquante pour moi. Je pense que je peux dire que je suis devenue féministe là-bas! J’y ai d’ailleurs découvert l’écoféminisme (avant que ça devienne à la mode) avec des femmes incroyables qui se sont mises ensemble en coopérative pour produire et vendre du café bio et équitable, donc pour devenir indépendantes financièrement et défendre leurs droits à la terre. À mon retour du Nicaragua, je suis retournée à l’université pour étudier en travail social et je voulais travailler avec les femmes.

J’ai découvert La Marie Debout en 2013, lors des États généraux du féminisme organisés par la Fédération des femmes du Québec. L’équipe de La Marie Debout animait un atelier où elle présentait le processus par lequel les femmes du centre ont réussi à ouvrir leur coeur et briser leurs préjugés par rapport aux travailleuses du sexe et aux femmes marginalisées qui le fréquentaient. Je me souviens d’avoir été bien impressionnée par ces femmes qui avaient choisi de confronter leurs préjugés pour devenir de meilleurs êtres humains, plutôt que de s’isoler entre elles. Une belle leçon qui résonne plus que jamais en ce moment.

De fil en aiguille, j’ai eu besoin de trouver un milieu de stage et je me suis souvenue de ce centre de femmes. J’ai donc contacté l’équipe de La Marie Debout et je me suis retrouvée à faire un stage en 2015, en pleine année de la Marche mondiale des femmes. J’ai tellement aimé ça!! Je devais me présenter pour mon stage seulement 2 jours par semaine, mais je venais tellement plus que ça! On apprenait le gumboots, on tricotait comme des petites folles pour faire du tricot-graffiti… bref, ça fourmillait de partout dans ce centre et j’ai eu la piqûre!

Il faut dire aussi que j’ai eu un gros coup de coeur pour Hochelaga! Pas Homa là… Hochelaga, avec son histoire populaire, ouvrière et syndicale, sa résilience, son côté engagé et mobilisé. Tiens, j’ai peut-être oublié de dire ça dans mon portrait, j’ai un gros intérêt pour l’histoire, la politique, la sociologie… Donc, c’est sûr que dans un quartier avec une histoire aussi riche qu’Hochelaga, j’étais conquise d’avance! C’est un long détour pour dire que j’ai finalement pu revenir au centre comme travailleuse pour un contrat d’un an, alors qu’Agathe, ancienne travailleuse, était partie en Asie. Puis, j’ai pu avoir un vrai poste il y a un peu plus de 2 ans, pour mon plus grand bonheur!

LMD. – Qu’est-ce qui occupe ton corps et ton esprit en ce moment?

MARILÈNE. – C’est dur de ne pas parler de la pandémie en réponse à cette question. C’est sûr que si je pense à La Marie Debout, j’ai peur que la pandémie ait des conséquences à long terme sur le centre. Comme je disais, je suis tombée en amour avec l’énergie qu’il y a à La Marie Debout, les projets fous, le centre qui bourdonne de femmes… Ce sont des choses difficiles à imaginer en ce moment. Mais, il faut rester confiante je suppose.

Sinon, plus globalement, je suis inquiète pour l’avenir de ma communauté, alors qu’on voit les inégalités qui se creusent. Le Montréal diversifié que j’aime, j’ai le sentiment, plus que jamais, qu’il est tellement fragile. Et justement, Hochelaga que j’aime tant, à ce rythme-là, qui pourra y habiter dans quelques années? Que des riches?? J’en profite pour faire un souhait pour l’année 2021: un meilleur contrôle des loyers, la fin des « rénovictions » et des tonnes de logements sociaux. La communauté, c’est du vrai monde, des familles, des femmes aînées avec des petites retraites, des immigrants… tous des gens qui n’auront bientôt plus les moyens de vivre dans notre belle ville! Bon, j’arrête, c’est pas joyeux, mais ça me préoccupe beaucoup cette montée des inégalités sociales et le droit au logement.

LMD. – Quels rêves caresses-tu pour le futur?

MARILÈNE. – J’ai le goût de nous souhaiter un monde rempli d’empathie pour le futur et la fin du capitalisme, tiens, pourquoi pas!? Haha! Ça nous ferait un beau projet post-Covid ça: recréer un monde sur des bases autres que le profit. Je lance ça de même! On jase!

LMD. – Qu’est-ce que tu dirais aux femmes qui ne connaissent pas La Marie Debout?

MARILÈNE. – Je voudrais leur dire plein de choses! Que La Marie Debout est un lieu tellement chaleureux, même en temps de pandémie, et on fait tout ce qu’on peut pour maintenir quelque chose d’agréable et de réconfortant. Pour moi, La Marie Debout c’est une mini-société où des femmes tellement différentes se rencontrent, apprennent à se connaître et créent des liens. Ça a l’air tellement simple, mais dans un monde autant axé sur l’individualisme, c’est politique en tabarouette d’entrer en lien avec des femmes si différentes de soi et d’agir ensemble pour son quartier, sa santé, l’environnement… pour apprendre et grandir. C’est tout ça qui se passe à La Marie Debout, accompagné d’un bon café, d’une équipe de feu et d’une super bibliothèque. J’adore notre bibliothèque! J’ai sûrement été bibliothécaire dans une autre vie moi! Hahaha!

Non mais, plus sérieusement, j’aimerais que les femmes du quartier, mais aussi de tout Montréal, sachent que La Marie Debout, et les centres de femmes en général, ce sont des lieux sécuritaires où elles trouveront du soutien, des amies, des espaces de créativité et où elles pourront développer leur potentiel. On vous attend!

Voir le commentaire (1)
  • J’ai pris grand plaisir à lire ce portait et à mieux te connaître Marilène.
    Une jeune femme curieuse, pleine de ressources avec le désir d’un monde meilleur. J’aime.
    Et vive les zamis nos zanimaux ! J’ai hâte de te retrouver à la Marie Debout.

    Danièle B.

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