À la rencontre de… Raymonde V.
5 QUESTIONS
ET UN PORTRAIT
LMD. – Si tu avais à faire ton portrait en quelques mots, quel serait-il?
RAYMONDE. – Je dirais que je suis une personne authentique, vraie, généreuse et honnête. J’aime beaucoup la nature, je prends des marches en ville, mais j’aimerais aller à l’extérieur de Montréal. Je viens des Îles-de-la-Madeleine et la dernière fois que j’y suis allée est en 2015. J’y suis restée jusqu’à l’âge de 20 ans.
J’ai quitté pour la Gaspésie alors que je travaillais à la mine de sel aux Îles, parce que je voulais explorer la Gaspésie. Je suis partie avec un gars qui travaillait à la mine de sel et finalement, nous avons eu un enfant ensemble, qui va bientôt avoir 38 ans. Nous avons vécu ensemble. Plusieurs choses se sont passées avec lui. J’ai vécu de la violence et je suis allée dans un centre d’hébergement pour les femmes. Ça me touche lorsque j’entends que des femmes vivent de la violence aujourd’hui.
Mon garçon est actuellement en prison et j’ai encore du contact avec lui. Je l’aime, c’est mon gars! J’essaie de l’encourager à ma façon.
LMD. – Qu’est-ce qui t’a amenée à franchir la porte de La Marie Debout une première fois?
RAYMONDE. – À travers Cécile, une membre de La Marie Debout, j’ai participé à des sorties. Je venais pour briser mon isolement. Au début, j’étais renfermée, mais je venais avec mon amie pour les sorties. Maintenant, je passe quand j’ai besoin.
LMD. – Qu’est-ce qui occupe ton corps et ton esprit en ce moment?
RAYMONDE. – Ma chienne. Ça a l’air niaiseux, mais elle occupe une place très importante dans ma vie! Elle a 13 ans et depuis quelque temps, elle ne va pas bien. Ma chienne est devenue aveugle et elle n’a plus l’air bien. Elle a l’air souffrante. J’ai peur de me sentir coupable, mais j’ai un rendez-vous dans quelques jours pour l’endormir. Je ne pensais pas que cela m’aurait autant affectée, elle m’a remplie de bonheur ce petit chien-là! Je vais me rappeler les bons moments que j’ai eu avec elle. Depuis qu’elle est avec moi, je suis plus portée vers la cause des animaux. On dirait que je veux tous les sauver!
C’est comme pour les filles ici, sur Sainte-Catherine. Je veux les aider. Je les aime, mais je ne peux pas les sauver. Là, j’ai pris du recul. Je les vois souffrir. Il y en a une qui m’a touchée encore plus, à qui j’avais donné 10$ et qui me faisait trop penser à moi quand j’avais besoin de consommer. Ça fait 12 ans que j’ai arrêté. La consommation, ça fait partie de mon passé. J’ai consommé une trentaine d’années.
Présentement, je n’ai pas à me plaindre, physiquement j’ai des petits bobos, mais mon coeur est jeune!
LMD. – Quels rêves caresses-tu pour le futur?
RAYMONDE. – Mon rêve serait d’aller finir ma vie aux Îles-de-la-Madeleine. Ça fait longtemps que c’est dans mes pensées, d’avant la pandémie. J’ai fait une annonce à la radio le mois passé pour trouver un 3 ½, mais il n’y a pas de logements pour les gens des Îles. Il y a eu la construction d’un domaine pour les personnes d’un certain âge. J’avais testé le terrain, je ne suis pas décidée encore à 100% et j’analyse encore! L’été, c’est beau aux Îles, mais l’automne et l’hiver, c’est une autre paire de manches. J’aimerais beaucoup être proche des commerces et être autonome, sans demander à mon père ou ma mère de faire mes commissions. J’ai encore de la famille là-bas, dont ma cousine qui est proche-aidante et très inspirante.
LMD. – Comment inviterais-tu d’autres femmes du quartier à découvrir La Marie Debout?
RAYMONDE. – On ne sait pas ce que vivent les femmes, mais je pourrais leur dire de venir parler avec une travailleuse et de ne pas accumuler trop d’affaires. C’est vrai que ça fait du bien de parler! Je leur dirais aussi de venir participer aux activités.
Beau témoignage Raymonde…..un jour à la fois…..et la vie mérite d’être vécue……
merci Raymonde de partager ce récit de vie, le tien , celui que tu as vécu.
Je te souhaite le meilleur pour toi…les Îles ou ailleurs qui sait .
Bon Courage Mère Courage
Lise G