Jeune féministe inspirante

Roxane Thériault

Madame Sophie TétraultMartel, une jeune bachelière en travail social et stagiaire à La Marie Debout aux sessions automne-hiver 2014-2015 dans le cadre de sa concentration en intervention auprès des communautés, accepte de répondre aux questions de Roxane Thériault (RT).

RT : À quel moment êtes-vous devenue féministe Sophie Tétrault-Martel (ST-M)?

ST-M : Mon véritable éveil au féminisme s’est produit au CEGEP. J’étais la fatigante du Comité d’action politique qui ramenait toujours les enjeux féministes, l’égalité homme-femme, les femmes qui vivent des situations d’oppression.

On me répondait qu’il faut d’abord parler des luttes sociales, des luttes étudiantes et peut-être plus tard de la lutte féministe. Pour moi c’était intrinsèque. La lutte féministe fait aussi partie des revendications.

Mon féminisme se vit au quotidien, car c’est très important que ça fasse partie de chaque aspect de ma vie. J’ai l’impression que mon éveil m’a procuré de nouvelles lunettes.

En résumé : En 2012, le Printemps-érable et les dénonciations d’agressions sexuelles l’ont convaincue de s’impliquer dans un milieu non-mixte. Les femmes pouvaient se retrouver entre elles et proposer des alternatives, des moyens pour prendre leur place, prendre la parole; ce qui s`avérait difficile dans un milieu mixte.

RT : À titre de jeune féministe, quelles sont les avancées qui vous permettront de vivre de façon autonome, de travailler tout en ayant une famille?

ST-M : La plus marquante est le droit à l’avortement, en fait le libre choix. C’est ce qui permet à la femme d’aujourd’hui de décider de ce qu’elle fait de son corps. Les revendications de la Marche mondiale des femmes en 1995 ou en 2000 ont porté fruits. Les féministes ont aussi beaucoup poussé sur la question du salaire minimum parce que les femmes principalement vivent dans des conditions précaires. Cela a créé un impact sur ma vie; ça m’a permis de vivre dans le monde où je suis.

Mme Claire Kirkland-Casgrain, la première femme en politique provinciale, qui devenait un modèle à imiter et l’adoption de ses projets de loi; d’autres femmes politiques ont suivi mais c’est une réalité qui est très peu connue (…) La réforme du Code civil, le droit familial.

RT : Quels sont les principaux enjeux pour améliorer la condition féminine et quelles sont les perspectives de la condition féminine au Québec et ailleurs?

ST-M : Il y a deux enjeux prioritaires : le contexte d’austérité qui exerce une violence économique et politique sur les femmes; les agressions sexuelles, la culture du viol et la notion de consentement même dans un couple. (…) Nos acquis sont fragiles. Il faut continuer l’éducation populaire par les réseaux sociaux.

En résumé : L’intersectionnalité est importante. Reconnaître la diversité des femmes et des  oppressions qu’elles vivent en tant qu’immigrantes, femmes racisées, autochtones et celles qui vivent avec des limitations fonctionnelles et psychologiques. Il faut laisser ces femmes décider des actions qu’elles jugent nécessaires et comment on peut les soutenir. Les femmes d’ici doivent créer des liens de solidarité avec les femmes du monde entier et prendre conscience des impacts de leurs choix économiques par des actions ponctuelles.

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