Nostalgie

Louise Miller

Quand j’avais 14 ans, c’était immanquable, à tous les samedis soir, je me rendais avec des amies au studio de « Jeunesse d’aujourd’hui ». Celles qui criaient au point de s’époumonner et de s’évanouir à chaque fois que l’on voyait, Tony Roman, Donald Lautrec et autres, c’était nous! On a fait ça au moins deux ans.  Je me souviens encore de la fête de la Saint-Jean sur le Mont-Royal, de l’Expo 67 ou on a découvert le monde, je m’ennuie de l’odeur du patchouli. Il me semble qu’à cette époque- là, tout était plus simple. Vous vous souvenez, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil! C’était l’époque de l’amour et des fleurs, du peace and love, de l’insouciance, douce insouciance, comme on se sentait bien et libres.

Je me souviens de la mode, nous portions des pantalons pattes d’éléphant, des souliers à grosses semelles, des jupes et des blouses à fleurs, des vestes de cuir avec de longues franges, vous souvenez-vous des jump suits qu’on portait avec des chaines autour de la taille? On s’habillait selon nos états d’âme du moment. Dans ma chambre, les murs étaient tapissés de photos de toutes mes idoles, de posters psychédéliques éclairés par des lumières ultraviolettes pour faire ressortir les couleurs. J’écoutais sans arrêt les disques de mes idoles préférées, parfois mes parents et mes frères étaient tannés de les entendre. À l’adolescence, tous les samedis soir, nous allions dans les salles de danse, ou l’on dansait des « plains » collés, collés.

Durant cette même période, le monde était en pleine ébullition. Malheureusement, la guerre du Vietnam a éclaté et peu de temps après au Québec, il y a eu le Front de libération du Québec (FLQ). Nous, on voulait changer le monde à notre façon. Et puis, on a vieilli, les années ont passé…

Par un coup de baguette magique, je donnerais n’importe quoi, juste une fois, pour revivre l’époque des années ’60. Je m’en ennuie tellement, sur ce point, je serai toujours une éternelle adolescente. Il nous reste de la musique et des souvenirs en tête. Ce que je souhaite le plus à notre jeunesse actuelle, c’est d’avoir un jour, la chance de vivre ce que l’on a vécu, de ressentir cette belle insouciance et la joie de vivre qui flottaient dans l’air et surtout d’avoir eux aussi le goût de changer les choses et le monde car tout est encore possible.

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