Un petit ange au paradis

Francine Quesnel

Quatre mois de plus et j’aurais eu le privilège d’avoir une grande sœur. En effet, à cinq mois de grossesse, le 25 octobre 1940, une petite fille est née. Malheureusement, elle n’a pas survécu. De nos jours, ils l’auraient certainement sauvée.

Je ne peux m’imaginer la tristesse de mes parents, surtout avec une maman aussi maternelle que la mienne. Ma mère m’a raconté que le médecin la tenait dans sa main et elle a même tournée la tête. Elle a vécu seulement une heure.

angel

La religion étant ce qu’elle était à l’époque, il fallait faire vite car un nouveau-né non baptisé à son décès, allait disait-on, dans les limbes. Elle a donc été ondoyée (baptême du nouveau-né avec un rituel réduit à l’essentiel) et prénommée Marie.

Mon père a été rejoindre sa petite fille au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges quand j’avais huit ans.

Durant mon enfance, fille unique et très choyée, je n’ai pas senti de solitude. Je vivais voisine d’un cousin et de deux cousines et j’ai l’impression que je ne souffrais de ce que je n’ai pas connu, mais je pense que les personnes qui font partie d’une fratrie, c’est un plus dans leurs vies. Je regrette qu’elle ne soit pas près de moi, mais je sais que j’ai une grande sœur qui est un petit ange au paradis.

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