Un voyage inoubliable avec nos sœurs autochtones de Missinak

Agathe Kissel

Les femmes de La Marie Debout ont encore eu la chance d’aller à la rencontre de nos sœurs autochtones de Missinak sur leur terre de guérison et de ressourcement : Meskenu à St-Tite-Des-Caps.

Nous sommes parties avec nos consœurs du centre de femmes du Haut-Richelieu dans le cadre de notre projet Santé vous bien!, animé par Suzanne Boisvert, qui a lieu tous les mercredis après-midi depuis plus d’un an. Nous étions 13 femmes fébriles, curieuses et heureuses de vivre cette belle aventure.

Tout d’abord, c’était un retour sur cette terre puisque nous avions déjà passé 3 jours, il y a cinq ans. Il y avait quelques changements, puisque entre temps, les membres de Missinak ont travaillé tellement fort pour construire une magnifique maison communautaire et quelques autres bâtisses aux fonctions diverses. Une vingtaine de personnes peuvent dormir sur place dans de très belles conditions.

Mais ce qui n’avait pas changé, c’est qu’on peut toujours ressentir la même énergie vibrante au contact de la terre et voir la beauté inspirante de ce lieu enveloppé par cette forêt d’épinettes de Norvège et de son petit lac. Mais surtout, ce qui n’avait pas changé, c’est cette chaleur et cet amour inconditionnel que l’on ressent dès qu’on voit ces femmes extraordinaires : Pénélope, Nathalie, Jenny et Caroline et dès qu’on se fait envelopper dans leur bras. L’impression de ne les avoir jamais quittées ou de les avoir toujours connues sont les sentiments qui nous habitent dès que l’on croise leurs magnifiques yeux rieurs.

Ces trois jours ont été très riches en enseignements sur la culture, l’histoire, l’art, la spiritualité. Ces trois jours ont été très émotifs car il y a des parties de l’histoire coloniale qui font mal à entendre, mais aussi parce que ce qu’on partage des pans de notre propre histoire mutuellement dans les cercles de paroles, qui résonnent chez les unes et les autres et qui nous font réfléchir sur notre propre rapport à nos aînés, nos ancêtres, nos enfants, notre famille et nos amies.

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Tout au long de mon séjour et au fil des conversations et des enseignements, mon fils Zakary revenait continuellement dans mes pensées. Depuis des années, je me demande ce que je peux lui transmettre comme spiritualité, puisque je n’ai pas de religion, ni de communauté spirituelle, mais j’ai certainement une croyance que j’aimerais lui partager. Mais laquelle et comment?

Après les enseignements sur la spiritualité autochtone, après tous les rites et rituels que nous avons vécus ensemble lors de ce séjour, je savais enfin ce que je pouvais lui partager, afin de l’aider à se connecter à lui, à la terre, à la nature, à sa famille, à ses ancêtres. Des outils simples qui permettent de trouver le calme en nous, de continuer à croire à la bonté, à l’amour, à l’humanité, même quand on vit un moment difficile. Des outils qui nous permettent de prendre soin de son esprit, de son âme, de son corps et de son cœur. Cela allait être facile pour moi de lui transmettre cette spiritualité proche de la nature puisque Zakary est un amoureux des animaux et veut déjà protéger la planète.

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Alors quand je suis revenue à Montréal, pleine de gratitude d’avoir passé ces trois jours avec toutes ces femmes de La Marie Debout, de Saint-Jean-sur-Richelieu, de Rimouski et de la maison communautaire de Missinak de Québec, j’ai offert à Zakary un sac de guérison rempli d’herbes sacrées que j’avais brodé et cousu et une plume d’outarde qu’on nous a offert en souvenir de ce moment partagé ensemble.

Je lui ai proposé de se faire un autel dans sa chambre pour mettre tous les objets précieux qu’il a collecté dans la nature et ses statuts et écritures sacré de Bouddha qu’il a rapportées d’Asie. Ensuite il a installé ses roches qu’il ramasse au fil des temps, des bouts de bois et des pierres précieuses qu’il gardent comme un trésor. Il a mis une tortue mexicaine et une baleine faite à partir d’os qu’il a reçu comme cadeaux. Nous avons ensuite pris le temps de regarder la signification de ces animaux sacrés.

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La Tortue étant l’animal Totem qui est reconnue par tous les peuples autochtones du monde. « La symbolique de la tortue s’articule autour de la connexion avec la Terre et des symboles de l’enracinement et de la patience. Elle représente: la capacité à rester calme, même dans les moments chaotiques; la souveraineté; ralentir, prendre votre temps; la détermination, la persévérance; la stabilité émotionnelle; la connexion avec une sagesse ancienne» (https://www.animal-totem.fr/animal-totem-tortue/)

20191030_050227Un peu plus tard dans la soirée, Zakary est allé s’assoir devant son autel et il est revenu en me disant qu’en regardant la plume d’outarde, il se sentait plus calme. Cela m’a beaucoup touché! Pouvoir lui procurer un outil aussi simple que de pouvoir méditer à partir des éléments de la nature est un cadeau qui l’aidera tout au long de son chemin de vie. Cela me donne d’ailleurs envie d’aller davantage dans la nature avec lui pour lui permettre de créer une réelle connexion avec les éléments naturels, qui ont ce pouvoir guérisseur et apaisant.

Merci à toutes ces femmes pour ce beau voyage qui continue tous les mercredis à La Marie Debout. Un lien fort et réel s’est créé entre nous toutes!

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  • Quel beau partage d’authenticité!!! Ça m’aide à me recentrer sur les vraies valeurs humaines que l’on partage tous quels que soient nos origines. En cette période des Fêtes ou l’accent est trop souvent mis sur la consommation de biens et de plaisirs éphémères, ce témoignage vient mettre un baume d’espoir sur notre humanité désenchantée. Je vous souhaite à toutes de vivre une période des Fêtes remplie de paix, de tendresse et d’amitié.

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